Nous sommes nombreux à nous intéresser à la transformation numérique des organisations publiques. Cependant, le chemin vers cette transformation n’est pas toujours facile, notamment en raison d’une culture organisationnelle axée sur la compétition plutôt que sur la collaboration. Je suis tombé dernièrement sur cette annonce et je souhaite mettre en lumière cet exemple tirant profit de la modélisation des données des infrastructures (MDI) qui pourrait bien changer la donne et qui pourrait inspirer plusieurs autres projets.
Le secteur de la construction au Québec, tout comme de nombreux autres secteurs, est souvent critiqué pour ses inefficacités et ses conflits. Cette situation est exacerbée dans les organisations publiques où le travail en silo est malheureusement la norme plutôt que l’exception. Les appels d’offres basés sur le plus bas soumissionnaire engendrent des problèmes de qualité et de coordination, et le climat de méfiance généralisé ne fait qu’aggraver la situation.
La MDI, ou le «BIM» (Building Information Modeling) offre une alternative, dans ce secteur, en instaurant une collaboration organisée autour d’une maquette numérique. Cette technologie, soutenue par la feuille de route gouvernementale du Québec, permet à tous les intervenants, des architectes aux entrepreneurs, de travailler ensemble dès la phase de conception. Mais, chose fascinante et abondamment demandée dans plusieurs secteurs, le BIM nécessite une refonte des méthodes contractuelles, favorisant la collaboration plutôt que la compétition.
Les bénéfices de la collaboration
- Réduction des conflits: Le BIM minimise les erreurs et les conflits, ce qui se traduit par des économies de temps et d’argent.
- Transparence et confiance: Le partage en temps réel de données fiables améliore la prise de décision et renforce la confiance entre les parties prenantes.
- Durabilité: Le BIM contribue à réduire l’empreinte environnementale de l’industrie de la construction.
- Optimisation des services publics: En brisant les silos, le BIM favorise une meilleure coordination et efficacité dans la livraison des services.
Le facteur de succès le plus important de cette initiative est que ce n’est pas une initiative isolée. Le Conseil du Trésor, la Société québécoise d’infrastructures, le ministère des Transports, Hydro-Québec, la Ville de Montréal, la Ville de Québec et la Société québécoise d’habitation sont tous impliqués. Cette collaboration multisectorielle est cruciale pour le succès du BIM.
La confiance
Il est clair que la transformation numérique des organisations publiques au Québec ne peut pas se faire sans une réelle confiance entre les différents acteurs impliqués. La collaboration n’est pas seulement un moyen pour optimiser les projets; elle est la clé pour rétablir cette confiance perdue.
J’invite les organisations à observer les initiatives qui favorisent la collaboration plutôt que la compétition. Soutenez les efforts pour promouvoir des initiatives telles que le BIM qui encouragent la transparence et la coopération. Car c’est en unissant nos forces que nous pourrons véritablement transformer nos organisations publiques et créer un avenir plus durable et efficace pour tous.