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Les remparts de notre autonomie

Dimanche matin, un ami (salut Farnell) me partageait son inquiétude : la crise qui se profile pourrait être plus difficile que celle que nous avons vécue pendant la pandémie. Avec l’imposition de tarifs douaniers de 25 % sur plusieurs produits québécois exportés aux États-Unis, nos entreprises font face à un défi majeur. Mais au-delà de cette nouvelle turbulence économique, une question me revient sans cesse : pouvons-nous continuer à gérer notre nation d’une crise à l’autre, d’une mesure d’urgence à l’autre ?

Pendant la pandémie, nous avons su nous adapter grâce à un virage numérique rapide. Formation, transformation des entreprises, commerce électronique – on avançait. Mais aujourd’hui, ces efforts ralentissent, et on semble retomber dans l’habitude de réagir plutôt que de bâtir. Ce n’est pas le moment de freiner, c’est le moment d’accélérer.

Le numérique ne doit pas être un simple outil pour traverser les crises. Il doit devenir un pilier structurant de notre autonomie économique et culturelle.

Le numérique : clé pour sécuriser notre avenir économique

L’une des grandes leçons des crises récentes est notre dépendance excessive. Que ce soit pour notre commerce, pour notre culture ou encore nos infrastructures, nous sommes vulnérables.

C’est ici que le numérique devient essentiel. Il offre les moyens concrets de gagner en autonomie et en efficacité.

  • Le commerce électronique permet à nos entreprises d’exporter sans intermédiaires et de se connecter directement aux consommateurs à travers le monde.
  • L’intelligence artificielle et l’automatisation aident à optimiser les opérations, à réduire les coûts et à rendre nos industries plus résilientes.
  • Les outils numériques de gestion de projet, comme le BIM dans la construction, réduisent les dépassements de coûts et les retards, nous rendant plus efficaces et compétitifs.

Le numérique n’est pas un coût, c’est un investissement pour notre avenir.

Se libérer des dépendances grâce au numérique

Nos entreprises, nos industries culturelles et nos infrastructures dépendent trop souvent de plateformes et de services étrangers.

Nos médias et nos créateurs doivent se plier aux algorithmes de Facebook, Netflix et Google, qui décident de leur visibilité et de leur monétisation. Nos données économiques et stratégiques sont hébergées sur des serveurs qui ne nous appartiennent pas. Nos PME doivent composer avec des règles et des conditions imposées par des géants.

Cette dépendance ne touche pas que la culture ou les entreprises. Nos infrastructures publiques et nos grands projets pourraient aussi bénéficier d’outils technologiques diversifiés. Plutôt que d’importer des solutions, nous devons développer nos propres stratégies pour la gestion des villes, l’optimisation de nos transports et la modernisation de nos industries.

Si nous voulons protéger notre souveraineté, nous devons investir massivement dans la formation et l’innovation pour que le Québec reste maître de son avenir technologique.

Un plan numérique structurant pour un Québec autonome

Les crises ne disparaîtront pas. Les bouleversements technologiques non plus. Ils s’accélèrent. Si nous continuons à réagir au lieu d’anticiper, nous allons toujours être en retard, à gérer des urgences plutôt qu’à bâtir un avenir solide.

Il est temps de voir le numérique comme un levier structurant pour notre autonomie.

Nous avons besoin de :

  • Former et outiller notre main-d’œuvre pour répondre aux besoins numériques des entreprises et des industries culturelles.
  • Développer et diversifier nos infrastructures numériques pour assurer notre indépendance économique et technologique.
  • Soutenir durablement nos entreprises et nos créateurs pour bâtir des modèles d’affaires solides et compétitifs à l’international.

Réduire ou limiter ces efforts maintenant serait une erreur stratégique majeure. Ce n’est pas une question de traverser une crise, c’est une question d’assurer notre avenir économique et culturel.

Nous avons les talents, les idées et les outils. Ce qu’il nous faut maintenant, c’est un engagement fort et une vision claire.